Un étudiant condamné pour avoir escroqué 110 000€ à Amazon en piratant ses lockers

Un jeune homme de 23 ans a été jugé ce mardi par le tribunal correctionnel de Pontoise (Val-d’Oise) pour une arnaque sophistiquée ciblant les Amazon Lockers, ces casiers automatiques de livraison du géant du e-commerce. Condamné à 18 mois de prison avec sursis, il devra également rembourser l’intégralité du préjudice – plus de 110 000 euros – et s’acquitter d’une amende de 5 000€.

Une fraude high-tech bien rodée

L’étudiant, domicilié chez ses parents à Montmagny (Val-d’Oise), avait mis au point un système ingénieux mais illégal :

  • Ouverture de comptes bancaires sous de fausses identités
  • Commandes ciblées de produits Apple haut de gamme
  • Livraison dans des Amazon Lockers soigneusement sélectionnés
  • Contournement du système de sécurité pour récupérer les colis sans laisser de trace
  • Retour des emballages vides dans les casiers pour déclencher les remboursements automatiques

Amazon alerte les autorités

C’est en décembre 2023 que la plateforme détecte l’anomalie : plusieurs colis marqués comme « défaillance matérielle » sont systématiquement retrouvés vides. L’enquête menée par le commissariat d’Ermont permet rapidement d’identifier le fraudeur et de reconstituer son modus operandi.

En garde à vue, Yannick (prénom modifié) reconnaît les faits mais garde le silence sur sa technique de piratage. Il révèle cependant avoir été approché par un réseau de fraudeurs plus important, récemment démantelé dans le Val-d’Oise.

Une affaire qui pourrait faire jurisprudence

L’avocate de l’étudiant, Me May Sarah Vogelhut, a annoncé son intention de faire appel, pointant une irrégularité procédurale dans l’enquête. Ce cas soulève des questions sur la sécurité des systèmes de livraison automatique, de plus en plus utilisés par les géants du e-commerce.

Cette affaire montre comment les failles des systèmes logistiques high-tech peuvent être exploitées, et rappelle l’importance pour les plateformes de renforcer la sécurité de leurs processus. L’appel à venir pourrait donner lieu à une décision importante pour la cybercriminalité en e-commerce.

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